« T’écoutes quoi comme podcasts ? » est l’une de mes questions préférées. Je fais partie de cette catégorie de personnes qui passent une bonne partie de son temps des écouteurs vissés aux oreilles. Que ce soit pour réfléchir, rire, m’indigner, grommeler dans mon coin ou m’émerveiller, les podcasts sont devenus une source d’émulation inépuisable. Petite revue des dernières écoutes qui m’ont particulièrement touchées durant cette période de confinement.
Travail (en cours) : Comment la crise sanitaire renverse-t-elle la hiérarchie sociale des métiers ?
Pour vous aussi, lorsque vous rencontrez une nouvelle personne, la question “Et tu fais quoi dans la vie ?” arrive sans même vous en rendre compte dans la conversation ? C’est ce qui m’a donné envie de me pencher un peu plus sur le monde du travail. Bonne nouvelle, la boîte de production de podcasts Louie Media y a pensé aussi.
Je vous conseille ni plus ni moins d’écouter chaque épisode de ce podcast car ils sont TOUS passionnants. Entre autres, le premier s’intitule « Doit-on faire le deuil de son travail idéal ? ». Et oui, un peu comme tout le blabla sur les princes charmants dans Disney qu’on nous a rabâché enfant, on se rend compte en grandissant que trouver son travail idéal c’est TRÈS DUR. Voire ça n’existe tout simplement pas. (D’ailleurs, pour revenir à cette histoire de Disney, si ça vous énerve autant que moi, n’hésitez pas à aller lire cet article qui explique TOUT ce qui ne va pas avec les dessins animés de notre enfance. Gros problème de consentement dans Blanche-Neige. Gros problème. Vous serez peut-être encore plus énervé-e après l’avoir lu, à vos risques et périls).
Mais bref, je digresse. Revenons à nos moutons : cet épisode donne la parole à Dominique Méda, que je ne connaissais pas et que j’ai découvert avec ravissement durant cette demi-heure. Cette sociologue du travail souligne le fait que la crise sanitaire du Covid-19 a plus que jamais rebattu les cartes de la hiérarchie professionnelle. Les métiers les plus honorés sont désormais ceux que nous considérions auparavant comme ayant peu de valeurs.
De plus, elle explique que cette crise constitue un véritable tournant. La politique du travail doit désormais être repensée en priorité sous l’angle écologique et social. Cette pandémie pourrait être « la meilleure, ou la pire des choses ». Allez, on opte pour la première option.
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À bientôt de te revoir : avec Eva Bester.
Traverser une pandémie mondiale n’est pas toujours une franche rigolade. Quand on est plutôt détente, c’est déjà un sacré événement à vivre. Mais quand on une légère tendance à angoisser facilement (oui bonjour) c’est un peu le rodéo en terme d’émotions. Un remède anti-angoisse, c’est Sophie-Marie Larrouy et son podcast délicieusement absurde À bientôt de te revoir. (Pardon, nouvelle digression, mais si vous ne connaissez pas SML, comme on l’appelle dans le milieu, n’hésitez pas à aller l’écouter dans le podcast Regard. Elle y balance des punchlines du genre : « À partir du moment où on nous fout (les femmes) en talons et au régime, ça nous empêche de réfléchir. Et je pense que ça arrange beaucoup de gens ». Allez promis, j’arrête les digressions maintenant).
L’épisode avec Eva Bester partait déjà gagnant pour moi car JE L’ADORE. Tout comme j’adore Remède à la mélancolie, qu’elle anime tous les dimanches sur France Inter. Je la trouve d’autant plus brillante qu’elle termine ses émissions avec des phrases comme : « J’espère que votre âme est aussi résolue qu’une courgette à sens unique. »
Petite mise en garde si vous n’avez jamais écouté les podcasts À bientôt de te revoir : surtout ne pas s’attendre à une interview du genre “Et alors, quels étaient tes rêves d’enfant ?”. La ligne éditoriale, c’est plutôt de partir dans tous les sens. Un peu comme une conversation de fin de soirée dans la cuisine, à boire le troisième dernier verre.
Dans cet épisode, Eva parle avec énormément d’humour de ses tendances dépressives, de Georges Perec, de karaté et des pantalons de femme enceinte qu’on porte alors qu’on ne l’est pas. C’est juste que c’est trop confortable. Idéal pour contrer l’angoisse du déconfinement.
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Entre nos lèvres : Jean-François.
Entre nos lèvres occupe depuis plusieurs années une jolie place parmi les podcasts sur la sexualité. Il a été fondé par deux copines de longue date, Céline et Margaux. Elles y donnent principalement la parole à des femmes, mais pas que. Certains épisodes sont drôles, d’autres durs. Enfin, certains vous restent en tête pendant plusieurs jours.
L’histoire de Jean-François fait partie de cette dernière catégorie. Il y a trois ans, Jean-François est tombé d’un toit. Un accident qui l’a plongé dans le coma et dont il est sorti totalement amnésique. Il ne savait pas qui il était, qui était sa femme, qui étaient ses enfants. Toute sa vie était à réinventer.
Passé l’effet “froid dans le dos”, le récit de Jean-François est tout simplement l’un des plus touchants jamais entendus. Il raconte la reconstruction de sa vie et la réappropriation de son identité et de sa sexualité. C’est assez incroyable d’écouter un homme de 49 ans raconter sa découverte du monde et de lui-même. Sa mémoire toute fraîche lui donne finalement un état d’esprit très enfantin. Curieux de tout et pressé de vivre.
Ce qu’il aimerait le plus ? Que chacun mette plus d’innocence dans sa vie car il considère cela comme un médicament. “On est dans un monde trop sérieux, il faut de la folie pour vivre et avancer.” Son projet personnel ? “Rencontrer ma moitié.” C’est tout ce qu’on lui souhaite, à Jean-François.
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Furies : La fièvre des archives avec Sam Bourcier.
La Queer Week est une semaine de réflexions sur les genres, les corps et les sexualités. Elle devait avoir lieu fin avril mais a malheureusement été annulée pour cause de pandémie (la belle excuse). Les bonnes nouvelles ? Elle est reportée à début octobre ET vous pouvez écouter en ligne leur série de podcasts Furies. Ce dernier propose des réflexions passionnantes et des invité-e-s de marque comme Françoise Vergès, Sam Bourcier ou encore Elisabeth Lebovici. Bref, du lourd !
L’épisode que je recommande aujourd’hui met à l’honneur le sociologue Sam Bourcier. Celui-ci traite d’un sujet assez peu sexy à la base : les archives. En effet, cela fait plusieurs années, voire décennies, que la création d’un centre d’archives LGBTQI+ à Paris est évoquée. Cependant, il n’a pas encore vu le jour. Pourquoi c’est important ? Parce que la plupart des archives faisant référence à la communauté LGBTQI+ sont policières, médicales, psychiatriques ou administratives. Pas top donc. Avoir un centre d’archives, c’est montrer les traces de son existence et s’affirmer. C’est ne pas tomber dans l’oubli. En somme, une revendication politique. Vous pouvez retrouver toutes les informations de la Queer week sur leur page Facebook. Elle aura lieu du 2 au 11 octobre 2020 !
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