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Rencontre avec Céline, partie faire le tour du monde en slow travel

By 25 mai 2020 décembre 4th, 2020 One Comment
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Alors qu’elle travaille dans le domaine de la finance, Céline réalise il y a quelques années que ce mode de vie ne lui convient plus. Elle décide donc, tout comme son compagnon David, de démissionner et de réinventer sa carrière. Leur objectif ? Être maîtres de leur temps pour devenir des digital nomad et partir faire le tour du monde en slow travel. C’est-à-dire… sans avion. Cet incroyable projet est en parfaite adéquation avec leur conscience écologique, qu’ils ont tous deux développée ces dernières années. À travers son blog, Iznowgood, son compte Instagram et sa chaîne Youtube, Céline met en lumière des marques de mode éthiques et éco-responsables et dénonce l’impact catastrophique de la fast-fashion.

Malheureusement, la pandémie de Covid-19 que nous traversons a dû mettre fin prématurément au voyage de Céline et David, qui ont dû rentrer en France il y a quelques semaines. Mais l’aventure ne s’arrête pas là, bien au contraire.

Ce portrait a été réalisé pour la marque de maillots de bain éco-responsables Coco Frio. Vous pouvez le retrouver dans son intégralité sur leur site. 

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Bonjour Céline ! Dans un premier temps peux-tu te présenter ?

Bonjour ! Je suis née en 1990, c’est donc l’année de mes 30 ans qui arriveront fin septembre ! Je suis originaire des Landes où j’ai grandi puis je suis partie faire mes études en Normandie, à Rouen. J’ai fait une école de commerce et me suis spécialisée dans la finance, j’ai donc un master dans ce domaine.

Déjà en tant qu’étudiante, mon goût pour le voyage, tout comme pour David, mon compagnon, était très marqué. En effet, j’ai terminé mes études en Suède, nous avons fait une année de césure au cours de laquelle nous sommes partis trois mois à Hawaï, j’ai aussi fait un stage à Londres… Bref nous avons très tôt su ce que nous adorions faire : voyager.

Professionnellement, j’ai commencé par faire de l’audit financier pendant trois ans. Mais peu à peu, je me suis rendue compte que cela ne me correspondait pas. J’ai donc décidé de démissionner pour repenser ma vie. Nous souhaitions, avec David,  avoir des professions qui nous permettraient de maîtriser notre temps, de travailler et voyager quand nous le souhaitions.

Désormais je m’occupe donc de mon blog, Iznowgood, et je suis rédactrice web pour des clients français.

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Quand et comment ta conscience écologique s’est-elle développée ?

Il me semble que je n’étais pas vraiment prédisposée à ça. D’ailleurs, dans ma famille, ma démarche n’est pas toujours forcément bien comprise !

Je dirais que le déclic est venu de notre année de césure. Nous sommes partis faire du woofing dans une ferme bio, pendant trois mois à Hawaï. C’est là, alors qu’on ne se posait pas vraiment de questions, qu’on a commencé à aborder et à réfléchir à beaucoup de sujets. Pourquoi certaines personnes devenaient végétariennes, pourquoi il était important de faire attention à notre alimentation ou à ce que nous mettions sur notre peau…

Lorsque nous sommes revenus, de nombreuses graines avaient été plantées. Dans la foulée, j’ai lu beaucoup d’ouvrages, d’études, ce qui m’a permis de créer un socle solide pour ma conscience écologique. C’était finalement un éveil plutôt classique qui a commencé avec l’alimentation, puis les produits de beauté, et enfin, la mode éthique.

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Peux tu nous présenter ton projet de slow travel avec ton compagnon ?

Plus qu’un projet de voyage, c’est un projet de vie. En fait, nous souhaitions vivre dans un voyage permanent. La perspective d’avoir seulement trois semaines de congés payés pour partir à l’autre bout du monde ne nous convenait pas du tout. C’est la raison pour laquelle il était important de pouvoir maîtriser notre temps professionnellement, pour pouvoir devenir des digital nomad et travailler à distance. C’est pourquoi nous avons vraiment créé de nouvelles carrières, la rédaction web pour moi et le développement web pour David.

Partir et avoir du temps étaient les deux maîtres mots de notre projet. Lorsque nous avons réalisé que nous avions ce temps, le voyage s’est aligné avec notre conscience écologique. Puisque nous avions le temps, nous n’avions pas besoin de prendre l’avion pour partir loin. Nous avons donc choisi de prendre le train pour traverser l’Europe, la Russie, la Chine, la Mongolie, jusqu’à notre arrivée en Thaïlande.

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Quels sont pour toi les principaux avantages du slow travel ?

Prendre le temps de voyager, rester dans un endroit autant de temps qu’on le souhaite, ne rien  prévoir à l’avance, ne pas avoir besoin de se dire que nous devons être à tel endroit dans une semaine ou que nous avons besoin d’avoir terminé la visite de ce pays à la fin du mois, c’est vraiment merveilleux… Si on aime l’endroit, on reste, sinon, on part.

Le fait d’avoir la vie pour voyager donne une liberté immense et te permet de profiter différemment. Nous ne sommes pas dans l’urgence, nous sommes dans la vie. Comme ce ne sont pas des vacances, il n’y a pas cette pression de tout voir très vite. Le slow travel implique de ne pas avoir d’objectifs.

La vie peut prendre place dans plein d’endroits différents, le travail se fait quand il doit se faire. La vision du monde devient complètement différente.

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As-tu quelques moments forts du voyage à nous partager ?

En fait, c’est un peu tout le temps. Le slow travel apporte une sorte de sérénité.

Cela permet de prendre le temps d’observer à quoi ressemble la vie ailleurs, de vivre comme les habitants… C’est vraiment sur la durée qu’on en constate les bénéfices.

Si je devais en citer, je parlerais des cinq semaines que nous avons passé à faire le tour de la Mongolie à vélo en totale autonomie. C’était extraordinaire ! Nous avons notamment rencontré la population nomade. En effet, la plupart des mongols le sont. Nous sommes passés sur des routes où personne ne passe, nous nous sommes arrêtés dans des endroits où personne ne s’arrête. Extraordinaire, encore une fois !

Je garde aussi un souvenir ému de la muraille de Chine. Ce qu’on ignore souvent c’est que 70% de la muraille est non rénovée. En général, ce n’est pas vraiment ce qu’on ne voit sur les photos touristiques. Il y a donc une majeure partie du mur qui croule sous la végétation ou qui s’écroule tour court. Nous avons donc fait la portion qu’on considère comme la plus dangereuse mais la plus belle de la muraille.

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Il y a des choses qui te manquent en étant sur la route ?

Bien sûr les proches, la famille, nos petits chats qu’on a laissé chez les parents de David pour le voyage. C’est sûr que tout prend une dimension différente quand on voyage sans avion. On réalise la distance qu’il y a entre soi et ses proches.

D’ailleurs, nous nous en sommes d’autant plus rendus compte quand on a pris l’avion pour rentrer et être rapatriés en France. Nous n’étions alors plus qu’à quelques heures d’eux. C’est complètement extraordinaire ! Lorsqu’on prend l’avion régulièrement, on perd de vue à quel point c’est fou, d’avoir la possibilité de voyager comme ça.

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Peux tu nous présenter ta routine de travail en tant que digital nomad ?

En général, nous essayions de travailler le matin et de dédier l’après-midi aux visites. De plus, nous faisions en sorte d’avoir une ou deux journées par semaine durant lesquelles on ne travaillait pas du tout. Mais ça dépendait des semaines et des endroits. Forcément, c’est plus facile de s’organiser quand tu t’installes cinq jours quelque part.

C’est pour ça que le slow travel se marie très bien avec le fait d’être digital nomad. Plus on voyage longtemps, plus on a le temps de s’organiser pour le travail. Après, c’est une routine qui n’était pas figée. Quand on est sur la route, il faut accepter l’imprévu.

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As-tu une routine douceur que tu as réussi à maintenir en voyage ?

Cette question me fait penser à ma petite routine yoga que j’ai tenu à garder en voyage et j’ai plutôt réussi. Tous les matins, je m’accorde trente minutes pour respirer, être avec moi. Je suis toute entière à ce que je fais, je sens mon corps s’étirer… C’est vraiment un moment que j’adore.

Ensuite, un des autres avantages du slow travel, c’est que tu as le temps de prendre soin de toi. C’est tout bête mais on me demandait souvent comment je faisais pour garder mes cheveux dans cet état. Plein de voyageuses me disaient que les leurs devenaient de la paille ! En fait, c’est juste que j’en prends soin, tout simplement.

Avant de voyager en slow travel, ce n’était pas le cas. Combien de fois suis-je revenue de vacances en étant obligée de me couper les cheveux car c’était un carnage avec l’eau salée et le soleil ! Mais ça revient à ce que je te disais tout à l’heure, j’étais tellement dans l’urgence de profiter à tout prix de mes vacances que je n’avais pas les mêmes priorités. M’occuper de mes cheveux, ça n’en était pas une !

En slow travel, si j’ai envie de m’occuper de mes cheveux, j’ai du temps pour le faire. Ça fait vraiment partie aussi de ma routine douceur.

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Au vu de la crise sanitaire mondiale que nous traversons votre voyage a dû malheureusement toucher à sa fin prématurément. Cependant il me semble que vous avez encore de nombreux projets à entreprendre ! Peux-tu nous en partager quelques uns ?

Et oui nous avons dû rentrer et arrêter le voyage. Bien sûr, c’était une décision très difficile même si nous savons que c’était la bonne. C’est vrai, nous avons plein de projets, l’aventure ne s’arrête pas pour autant ! On a toute une vie pour ça.

On aimerait beaucoup apprendre la voile pour traverser l’Atlantique et découvrir le continent Amérique. Donc, je pense qu’on va partir un ou deux mois en bateau-stop puis prendre des cours. C’est vraiment quelque chose qu’on aimerait faire.

On adore aussi voyager en van mais ça ne correspond plus à l’impact environnemental qu’on veut avoir en voyageant. Donc on réfléchit à la conception d’un van électrique qui marcherait à l’énergie solaire. Ça nous permettrait de faire le tour de la France ou de l’Europe par exemple !

Après, même si c’est plutôt à l’opposé du voyage, on aimerait aussi construire une maison écologique quelque part. Pour cela il faut apprendre les bonnes méthodes, savoir quels sont les bons matériaux. On aimerait aussi avoir un jardin en permaculture avec des animaux…

Bref, nous avons plein d’idées et nous verrons au fur et à mesure quels sont les projets que nous souhaitons prioriser !

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